mardi 29 janvier 2008

CAT size

Si vous avez besoin de vous mettre au parfum sur les deux premiers jours de mon field trip au pays de Galles, reportez vous aux deux messages précédents. Sinon, c'est parti pour la conclusion ! ROCK'N'ROLL !

La matinée a débuté par l'annonce des résultats des deux écocabines. Voilà donc arrivée la fin de ce suspens insoutenable qui dure depuis au moins deux jours : je me trouvais dans la cabine qui a consommé le plus d'énergie. J'ai perdu...

Les réservoirs contenant l'eau que nous avons utilisée. Normalement, nous aurions dû utiliser les seaux que vous voyez pour les remplir à nouveau, mais il semble que pendant la nuit, un lutin a actionné le robinet caché, vu qu'au matin, ils étaient pleins...

Mais perdu quoi exactement ? Après tout, comme nous l'a fait remarquer l'un de nos deux encadrants, les deux cabines n'utilisaient que de l'énergie renouvelable, et le but n'était pas de vivre dans le noir complet pour dépenser le moins possible, mais de montrer la pertinence des sources renouvelables pour produire l'énergie au quotidien. Dans ce contexte, la cabine victorieuse n'est-elle pas celle où l'on a vécu le plus confortablement ? J'ai gagné...

Le réservoir, qui alimente la turbine source d'hydroélectricité.


Mais au fond, quelle importance ça a ? La leçon à retenir, c'est qu'au final, nous avons consommé par personne trente fois moins d'électricité et considérablement moins de chauffage que la moyenne des foyers du Royaume-Uni. Bien sûr, ca implique de vivre à une vingtaine dans une maison, ce qui n'est pas trop ma tasse de thé, mais ça mérite réflexion quand même.

Lorsque nous en avons eu fini avec les comptes, nous sommes sortis visiter le CAT, ce qui n'était pas trop tôt parce qu'on était quand même sur place depuis deux jours. L'occasion d'observer d'un peu plus près le rôle éducatif de l'endroit.

LEVITATION !

Nous nous sommes retrouvés au milieu d'un champ rempli d'objets étranges accompagnés d'instructions aussi précises que celles de Warioware.

Allez, brûle !

Absorbe !

Mais tourne, je te dis !

Et, la plus précise de toutes : bouge !

Et exactement comme dans Warioware, à chaque fois il s'agissait d'appuyer sur un bouton et/ou de tourner une manivelle pour obtenir l'effet désiré. Evidemment, je me suis amusé comme un gosse à tout essayer.

Un prototype de soucoupe volante ?

Non, un système de stockage de l'énergie. Mais vous n'étiez pas loin.


La machine à faire du vent !


La machine à faire des vagues !


La machine à faire, euh... de l'hydrogène !

Bien sûr chaque machine était acompagnée d'une explication écrite ou auditive (en anglais et en gallois) décrivant l'intêret du procédé mis en scène.

Dans un sens c'est de l'anglais, dans l'autre du gallois. Un peu comme ces vinyls de rock qui révèlent des messages sataniques quand on les passe à l'envers, j'imagine.

Malheureusement, les meilleures choses ont une fin, et on a dû arrêter de faire joujou pour terminer la visite, scindés en deux groupes. Le mien a marché jusqu'à un grand réservoir, en passant par un tunnel dans lequel se trouvait ça :

En fait, une taupe, ça ressemble beaucoup à un orque vu de près.

Puis après un petit tour à la boutique, nous avons pris un dernier repas et nous sommes repartis. Comme mes précédents field trips, ce petit détour par le pays de Galles en valait vraiment la peine. Si jamais vous passez du côté de Machynlleth (on ne sait jamais), n'hésitez pas à y faire un tour.
Dans une éolienne.

Le prochain message sera probablement posté Dimanche, et sera sans doute moins riche que ceux que je viens de vous présenter vu qu'il décrira une semaine plus ordinaire. Mais vous le lirez quand même, n'est ce pas ?

lundi 28 janvier 2008

Turnabout wind farm

Dans le but de respecter les lois de la causalité narrative, je vous encourage vivement à aller lire le message précédent, si vous ne l'avez pas encore fait.

Deuxième jour au CAT. Après un petit déjeuner pris dans nos écocabines, nous nous sommes rendus dans un champ d'éoliennes. Petite déception, suite à un problème technique ces dernières ne tournaient pas. Nous avons cependant pu nous en approcher et nous faire expliquer leur fonctionnement. Ou pas : personnellement je n'ai rien entendu à cause de la nature même du site. En effet, soufflait un vent à dékilter une tribune entière de supporters de Glasgow, ce qui est idéal pour le rendement des éoliennes, mais gênant pour l'écoute.
"C'est alors que Don Quichotte se dit qu'il allait avoir besoin de renforts."
Hormis les éoliennes, on trouve aussi beaucoup de moutons au pays de Galles. La photo ne le montre pas, mais le système permettant de les identifier donne l'impression qu'ils ont perdu une partie de paint ball.

De retour au CAT, après le déjeuner, nous avons assisté à une présentation de qualité sur le choix de l'emplacement des éoliennes au Pays de Galles. Une question qui nécessite de prendre en compte beaucoup plus que le rendement potentiel lié au site choisi.

Vu de près, on se rend compte qu'une éolienne, en fait, c'est haut. Très haut.
Chuis libre, comme une rivière...

Nous avons ensuite fait un saut rapide aux cabines, l'occasion d'apprendre que suite à un problème technique (deux en une journées ; la technologie occidentale, quelle merveille !), le générateur tournant au biodiesel devait être mis en marche. Puis nous nous sommes rendu sur les lieux du plat de résistance du field trip : le jeu de rôle !

Non, ne t'inquiète pas, Maman. Pas ce genre de jeu de rôle.

Le jeu mettait en scène une consultation publique au sujet de l'opportunité d'installer d'éoliennes sur le site de Cefn Croes (prononcez "Kevin Kroyis" et ne me demandez pas pourquoi, j'ai renoncé à comprendre). A chacun d'entre nous avait été assigné un rôle : j'étais un des cadres de l'entreprise désireuse d'installer les éoliennes, mes collègues jouant qui une membre de Greenpeace, qui un élu local incroyablement mielleux, qui un journaliste local... Quant au maître de jeu, une énorme surprise nous attendait, car il s'agissait de...
Guest starring George Monbiot dans son propre rôle.

Evidemment peu vous chaud parce que vous ignorez probablement qui est George Monbiot. Sachez que c'est un environnementaliste reconnu de ce coté ci du Channel, auteur d'une dizaine de bouquins et célèbre pour ses chroniques régulières dans The Guardian, journa anglais dont on peut dire qu'il est à mille lieux du Sun. Le jeu en lui-même a duré plus de deux heures, que je n'ai pas vu passées tant elles ont été drôles (certains de mes camarades mériteraient un oscar pour leur composition) et pourtant empruntes d'un certain professionalisme. Pour rester au niveau, je me suis abstenu de me lever en beuglant "OBJECTION !" toutes les cinq minutes alors que ça me démangeait furieusement.

La journée s'est terminé sur un repas pizza végétarienne /salade dans notre cabine. Après cette journée riche en émotion, je ne m'attendais plus à rien lorsqu'est survenu le moment le plus surréaliste du séjour, véritable climax : l'un de nos encadrants nous a annoncé que c'était la Robert Burns Night, et qu'en l'honneur de ce poète écossais, il avait capturé un haggis que nous devions partager. Il a amené la chose, puis a sorti un grand couteau et a tenu au pauvre haggis (panse de brebis farcie avec le coeur et les rognons d'une vache) à peu près ce langage :

Fair fa' your honest, sonsie face,
Great chieftain o' the puddin-race!
Aboon them a' ye tak your place,
Painch, tripe, or thairm:
Weel are ye wordy o' a grace As lang's my arm.

The groaning trencher there ye fill,
Your hurdies like a distant hill,
Your pin wad help to mend a mill
In time o' need,
While thro' your pores the dews distil
Like amber bead.

His knife see rustic Labour dight,
An' cut you up wi' ready sleight,
Trenching your gushing entrails bright,
Like ony ditch; And then, O what a glorious sight,
Warm-reekin, rich!

A l'antépénultième vers de ce poème intitulé An address to a haggis, l'encadrant a donné un grand coup de couteau dans le mets indicible, qui nous a ensuite été servi. Les lecteurs très attentifs auront remarqué une contradiction avec le post précédent, où j'annonçais que les repas au CAT seraient tous végétariens. En réalité, c'est là qu'intervient l'horreur absolue, parce que le haggis...
...était à base de BOULGOUR !!!

Ciel ! Un haggis végétarien ! Peut-on tomber plus bas dans l'abjection et la démence, fidèles lecteurs ? Vous le saurez peut-être (mais sans doute pas) dans le dernier volet du tryptique gallois, publié probablement demain soir.

dimanche 27 janvier 2008

Save the Wales !

Ce message est le premier d'une série de trois, relatant mon field trip au pays de Galles qui a eu lieu entre Jeudi et Samedi dernier. Il comprend également deux photos de moi avec des chapeaux ridicules.

Tout a commencé par un lever de bon matin Jeudi, parce qu'il y a quatre heures de route entre en Oxford, et Machynlleth (prononcez "Makantliss"), village gallois où se situe le Centre for Alternative Technology (ou CAT), notre destination. Au milieu, une pose déjeuner salvatrice m'a permis de consommer de la viande pour la dernière fois avant deux jours de diète végétarienne.

J'en profite pour effectuer un placement de produit inepte, vu que la plupart d'entre vous n'ont pas pu mettre les pieds dans un Burger King depuis dix ans.

En chemin, nous nous sommes également arrêtés à la station hydro-éléctrique de Rheidol, que nous avons visitée.

Au pays de Galles, tous les panneaux sans exception sont bilingues.
La station comprend un élevage de poissons néo-zélandais, qui sont ensuite relachés dans le réservoir, où ils peuvent être pêchés par les habitants du coin. C'est l'une des mesures destinées à amener ces derniers à mieux accepter la présence d'une centrale hydroélectrique près de chez eux.
Un look audacieux, compromis entre mes deux Village people favoris.

Arrivés au CAT, nous nous sommes répartis entre deux écocabines, chacune accueillant une quinzaine de personnes. Les dites écocabines avaient pour particularité de n'utiliser que des sources d'énergie renouvelables : solaire thermique et photovoltaique, hydro-éléctricité, éoliennes. Si tout cela se révèlait insuffisant pour maintenir la batterie à un niveau de charge acceptable, un générateur fonctionnant au biodiesel prennait le relais. Par ailleurs, chaque cabine disposait d'un panneau permettant de mesurer l'utilisation que nous faisions des diverses source d'énergie.
Le panneau- compteur. Ma cabine est-elle celle qui a consommé le moins d'électricité ? Vous le saurez peut être dans le troisième message...
Pour le chauffage, nous disposions d'un poèle et d'un certain nombre de bûches, ainsi que de de nourriture et de notre estomac (oui, ça a été pris en compte dans les calculs à la fin).
L'écocabine vue de haut. Vous devriez apercevoir les panneaux solaires entre les branches.

Le soir nous avons regardé quelques vidéos. La première racontait l'histoire du CAT, ou comment d' une idée révolutionnaire pour l'époque et vaguement hippie (expérimenter l'utilisation d'énergies alternatives en 1974, alors que beaucoup pensaient encore que les combustibles fossiles et le nucléaire étaient garants d'une croissance et d'une prospérité infinies) est né ce qui est devenu le premier centre éducatif européen sur les énergies renouvelables. La deuxième était un film d'entreprise plutôt daté sur les éoliennes, à l'esthétique proche des Messages à caractère informatif. La dernière enfin, peut-être la plus percutante, était un spectacle de stand-up comedy décapant intitulé Robert Newman's history of oil, qui retraçait 100 ans de conflits autour du pétrole de façon politiquement incorrecte, très drôle, et apparemment bien documentée. Un autre point de vue qui valait le détour.
L'affiche du spectacle. Entre autres trouvailles, l'électricité utilisée pour l'éclairage et les effets audiovisuels est entièrement générée par un type qui fait du vélo devant la scène.

Le pub le plus proche se trouvant à plusieurs kilomètres, nous avons fini la soirée dans les écocabines en pratiquant divers jeux pauvres en émissions de CO2, comme des mimes, le jeu de l'assassin et le jeu de la cuillère en bois, probablement le plus débile et le plus réjouissant auquel j'ai jamais assisté.

Vous aimez ça, vous, quand c'est A SUIVRE ?

mercredi 23 janvier 2008

It's hard to be a cat in this f***ing town.

Le marathon de conférences de la semaine dernière s'est achevé Vendredi dernier. J'ai ensuite partagé mon temps entre repos et préparation d'une présentation en groupe sur le thème suivant : "Quel sera, de l'éducation ou de l'innovation technologique, le facteur décisif dans la gestion de la crise du peak oil ?". Pour ce qui ne connaissent pas le terme, le peak oil est le point où la production de pétrole atteint un maximum, avant de décroitre inexorablement, les ressources exploitables d'or noir se faisant de plus en plus rares. Les avis sont partagés sur le moment où le peak oil sera atteint, allant de hier (en général selon les environnementalistes extrémistes) à jamais (en général selon les chercheurs financés par les compagnies pétrolières).

Là où la présentation a basculé dans la quatrième dimension, c'est lorsque l'un de mes collègues a décidé d'invoquer Socrate en personne pour décrire cette polémique. Je le cite, parce que c'est impressionnant : "Consultons Socrate. Les hommes sont mortels, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. De même, le pétrole est une ressource non renouvelable, donc un jour il n'y en aura plus. C'est une tautologie. Ce que Socrate aurait voulu savoir, c'est le jour et les circonstances de sa mort ! "
Le consultant qui nous a inspiré pour ce grand moment :"Les chats sont mortels...
...Socrate est mortel...
...donc Socrate est un chat."

La présentation s'est conclue par un résultat logique : "Pourquoi se préoccuper de notre mort ? Devenons immortels... ou au moins renouvelables !". Un jour, nous serons payés pour dire ce genre de chose... C'est merveilleux, non ?

mercredi 16 janvier 2008

Vous dansez, mademoiselle ?

Mon deuxième term à Oxford a commencé cette semaine, par le module sur l'énergie. Au programme, 4h30 de conférences par jour le nucléaire, les combustibles fossiles, les énergies renouvelables, la construction automobile, l'isolation thermique, l'aviation... avec à chaque fois un plein complet d'information. Heureusement, je peux recharger mes batteries grâce à une forme d'énergie renouvelable très concentrée connue sous le nom de double expresso sans sucre et sans lait.

Hier, pour accorder une petite pause à mon esprit intoxiqué à la caféine, j'ai visionné en compagnie de quelques membres de la société japonaise d'Oxford un film appelé Shall we ダンス ? (lisez Shall we dance ?). Le titre vous dit peut-être quelque chose, puisque ledit film a fait l'objet d'un remake hollywoodien récent avec Richard Gere et Jennifer Lopez. Si l'adaptation, que je n'ai pas vue, a plutôt déplu à la critique, l'original quant à lui est considéré comme un très bon film, ce qui se confirme après visonnage.
En même temps, remplacer le héros, salaryman ordinaire, par un vieux beau, et l'héroine, danseuse froide et hautaine, par Jennifer Lopez, ça frise le non-sens traductif, non ?

Les lecteurs attentifs se souviendront peut-être qu'Udon, évoqué par le passé dans cette colonne, était encadré par des citations de Kant et de Goethe. Apparemment, les cinéastes japonais aiment bien les auteurs occidentaux, puisque cette fois c'est fois, c'est le Barde immortel de Stratford-sur-Avon qui ouvre le bal, avec cette citation tirée d'un de ses poèmes : "Bid me discourse, I will enchant thine ear" ("Donne moi la parole, et je ravirai ton ouie", ou quelque chose comme ça).

Le film raconte donc l'histoire d'un employé de bureau, marié, une fille, propriétaire de sa maison depuis peu. Tous les soirs en rentrant de son bureau, il aperçoit une femme à la fenêtre d'un bâtiment qui s'avère être professeure dans un cours de danse de salon. Un jour il se décide à devenir élève de ce cours mais en cachette, parce que le fox-trot et la polka, c'est hautement suspect au Japon. Alors que sa femme se sent de plus en plus abandonnée, notre héros, en compagnie d'autres danseurs improbables, semble enfin trouver la pointe de fantaisie qui manquait à sa vie. Saura-t-il rendre le sourire à son énigmatique professeure ?
Sais-tu danser la cariocca ?

Si le remake n'a pas convaincu, c'est peut-être parce que l'original est intransposable tant il est japonais. Cela marque fortement les relations entre les personnages : ainsi, la femme du héros fait appel à un détective privé pour savoir ce qu'il fait le mercredi soir parce qu'elle n'ose pas lui demander directement, puis même lorsqu'elle apprend qu'il s'agit d'un passe-temps innocent, se refuse à lui en parler. Les danseurs prennent moultes précautions pour se rendre au cours parce que si un collègue les voyaient, ils seraient immédiatement considérés comme pervers, ou pire, comme ridicules, ce qui ne pardonne pas. Mais le film est aussi une comédie, grâce notamment au sidekick complètement psychopathe que vous pouvez apercevoir à droite de l'image suivante.
Oui, il porte une perruque, des vêtements bouffants, et il danse la rumba en faisant des grimaces pas possibles. Et quand il ne danse pas, il est encore plus terrifiant...

Si le perruqué et quelques autres en font des tonnes (sans que ça devienne pénible), les acteurs principaux sont des modèles de retenue et de subtilité. Vous l'aurez compris, je vous recommande ce film, quand bien même il est probablement introuvable en France. Peut-être juste parce qu'à la fin j'étais un peu plus heureux, et que je dansais dans la rue en répétant "Un, deux, trois, un, deux trois...".

samedi 12 janvier 2008

The restaurant at the end of the universe

Me voilà à nouveau sur mon nuage de lait. Comme je ne suis pas beaucoup sorti de ma chambre depuis mon retour, et pour me remettre en jambes, j'ai décidé de vous proposer un marronnier sur quelques pubs, cafés et restaurants typiques d'Oxford qu'il m' arrive de fréquenter. Les photos suivantes ont été prises aujourd'hui entre 3 : 30 p.m. et 5 : 30 p.m. ; vous pourrez donc suivre la tombée de la nuit au fil du message (heureusement que les jours se rallongent, sinon la journée était terminée à 15h00).

Le type qui a trouvé le nom de ce restaurant mérite une statue.

Le Wok & Roll (je ne m'en lasse pas) se trouve dans Woodstock Road, où se situe également Green College. C'est un restaurant chinois, comme vous l'aurez probablement deviné. C'est en général là que je vais quand j'ai un essay à écrire pour le lendemain et que j'ai envie de manger quelque chose de plus équilibré qu'un kebab.
Moi, j'aurai plutôt mis une cigogne, mais les Anglais ne font rien comme tout le monde

Le Eagle and Child, que j'ai déjà évoqué dans ces colonnes, est un pub typique, et également un endroit très sympa pour dîner à moindre frais. C'est aussi le lieu idéal pour écrire une oeuvre d'heroic fantasy où des gens marchent dans une forêt pendant 300 pages. En effet, des panneaux aux murs nous informent qu'il s'agissait du pub favori de...
...C.S. Lewis (Narnia) et de Tolkien (qu'est ce qu'il a écrit, déjà ?).

A la carte, on trouve un excellent "beer-battered fish and chips". Les quelques personnes que j'ai invitées à dîner là-bas se souviennent peut-être que nous nous sommes longuement interrogés sur ce que signifie "beer-battered". Je suis aujourd'hui en mesure de vous rassurer : non, les pauvres poissons ne sont pas brutalisés à grands coups de tonneaux de Guiness sur les branchies. En réalité, "battered" veut simplement dire pané, la bière entrant probablement dans la composition de la panelure.

G&D's est une chaîne de glaciers/cafés/delis/amateurs de vaches fondée par un ancien élève de l'Université. Il existe trois établissements, tous à Oxford, le plus récent ayant ouvert le mois dernier. Les trois G&D's sont tous très fréquentés, et les habitants de la ville semblent attachés à l'enseigne. On peut y trouver, entre autres réjouissances, le Cookie Monster, qui mérite bien son nom puisque seule une bataille acharnée permet d'en arriver à bout : il s'agit d'une boule de glace généreuse entre deux cookies...

George & Davis', le plus ancien. Situé à une minute à pied de mon college, c'est l'endroit idéal pour les rendez-vous tutoraux tôt le matin et les petites fringales tard le soir.
George & Danver. Situé en face de Christ Church College, c'est l'endroit idéal pour prendre un café après un formal diner ou pour se livrer à des analyses psychologiques fines suite à visionnage intensif d'oeuvres de culture visuelle moderne nippone.

George & Delila, le plus récent. Situé dans Cowley Road, c'est l'endroit idéal pour... euh, pas grand chose parce que Cowley Road, c'est loin. Maintenant, je rêve secrètement de l'ouverture d'un George & Daniel (ou peut-être d'un George & Dream) à Paris.
Que serait l'Angleterre sans noms de pubs associant noblesse et anatomie ?

Le King's Arm se trouve près de mon département, et c'est parfois là que je retrouve mes collègues après une dure semaine de boulot. Malheureusement, il est souvent bondé.

"Là vous tournez à gauche, pensant suivre un raccourci. Et vous entrez dans... la quatrième dimension !"

Un jour, j'ai failli boire un Coca à la Turf tavern. Je devais y retrouver des gens. Le problème, c'est que j'ai fait le tour de l'établissement plusieurs fois sans trouver personne et que la géométrie des lieux est incroyablement confuse (voire non-euclidienne) au point que passer deux fois la même porte ne mène pas toujours au même endroit. J'ai fini par m'enfuir avant que Nyarlathotep ne me propose un verre.
Je suis tenu par contrat de faire au moins une allusion au Japon par post. Ou alors j'aime ça.

Non loin de là se situe Edamame, restaurant japonais bien agréable mais qui possède deux défauts. Il est un peu cher, et surtout très petit mais incroyablement fréquenté. A tel point que lorsque je m'y suis rendu avec le club d'étude de la culture visuelle moderne nippone, nous avons dû nous donner rendez-vous devant à 17h30 pour être sûrs d'avoir de la place...

A l'intérieur, il y a des plantes grimpantes partout aussi.

Enfin, le Rose & Crown se situe en retrait, un peu au Nord de mon college. La rue où il se trouve, North Parade Avenue, détonne au milieu d'un quartier résidentiel assez sombre, puisqu'elle est plutôt lumineuse, éclairée par moultes guirlandes. Le Rose & Crown se distingue aussi par sa spécialité : les saucisses à la pinte.
"Hola, tavernier ! Une chipolatas pression, et un demi de merguez pour la demoiselle !"

J'aurai probablement l'occasion de décrire d'autres établissements dans mes prochains messages. Sachez simplement que j'aurai de quoi écrire pour ce term : dans deux semaines, field trip au pays de Galles et dans deux mois, la même chose à Bruxelles. Entre les deux, je compte aller voir comment ça se passe à l'Université d'en face, et peut-être, enfin passer à Londres plus d'une demi-heure.