dimanche 25 mai 2008

Et si Jackie Chan et Abhishek Bachchan se battent, c'est lequel qui gagne ?

Depuis la semaine dernière, et avant de me lancer à corps perdu dans mon mémoire à partir de demain, j'ai fait une semaine marathon assez particulière, puisque j'ai enchainé les pots de départ de camarades à raison d'en moyenne un par jour, dans des décors variés : une maison avec des murs de 2 m d'épaisseur du côté de Jericho (le quartier branché juste derrière chez moi), le Hall de Harry Potter, le King's Arm, une cuisine dans une des dépendances secondaires de Green college... Chaque pot de départ aura aussi été l'occasion d'expériences étranges : manger un vague curry et une minuscule part de cheescake dans la salle à manger la plus impressionnante d'Oxford ; parler en Français avec un autre cinéphile déviant qui a habité par le passé à 200 m de mon appartement parisien - "il n'y a pas de hasard, seulement la fatalité" ; tester des chocolats roulette-russe (six chocolats, l'un d'entre eux étant piégé au piment). Bref, les adieux (provisoires) se sont suivis sans se ressembler.

Cette charmante jeune fille était l'une des mascotte de la boîte de chocolats-surprise. Elle dit : "Ne t'attends pas à ce que je te traite avec douceur".

Mercredi, je me suis rendu au musée d'art moderne d'Oxford avec quelques collègues, afin de me cultiver un peu. Trois artistes y sont actuellement exposés. Ma fibre artistique n'étant pas très développée, je me contenterai d'un "jcomprends pas" pour qualifier les travaux de deux d'entre eux. Le premier (Mircea Cantor) a installé dans la galerie supérieure trois cages concentriques avec deux paons vivants à l'intérieur, et a suspendu un peu plus loin un tapis avec des motifs d'avion et d'oiseau, le tout représentant "le besoin d'incertitude". La seconde (Katie Patterson) a mis en place un piano qui joue tout seul une version de la sonate à la lune modifiée par l'envoi de la partition sur la Lune sous formes d'ondes - le piano jouant ce qui a été capté après réflexion sur l'astre nocturne - et un numéro de téléphone permettant de joindre un appareil qui enregistre le bruit d'un geyser en Islande. Vos interprétations dans les commentaires sont les bienvenues.
Pour vous aider (?), sachez que cette image complète le triptyque multisupport "Le besoin d'incertitude"

Le troisième artiste, peut-être plus accessible, est en tout cas celui qui m'a le plus touché : Ansel Adams, photographe du siècle dernier. L'exposition montrait des photos de paysages américains - entre autres, des parcs nationaux - prises en noir et blanc, dans les années 1950, en utilisant des techniques permettant une grande résolution et des jeux habiles sur les contrastes, le tout en argentique.

Deux exemples, mais c'est à voir en vrai, sur papier pour pouvoir vraiment apprécier.

Vendredi, évènement : j'ai vu Jackie Chan en vrai. L'acteur/cascadeur/producteur/réalisateur/scénariste/chanteur chinois était venu à Oxford spécialement pour nous parler à nous, étudiants. La première chose qu'il nous a annoncé, c'est "Je n'ai pas pu dormir cette nuit tellement j'étais stressé pour aujourd'hui. Je n'ai rien préparé. Posez vos questions !". Au cours de l'échange qui a suivi (et entre des fans perdant toute mesure, demandant qui une poignée de main, qui un baiser, qui un rôle dans un film !), on a appris :

- qu'il a commencé en étant le meilleur "mort" de cinéma (pas si facile apparemment, un figurant poignardé qui respire, ça se voit tout de suite) ;

- qu'il a créé moults mouvements d'arts martiaux très jolis à regarder mais pas très pratiques à utiliser en vrai, dans une chambre avec des miroirs partout ;

- que s'il est si sexy, c'est parce qu'il dit toujours la vérité ;

- qu'il exploserait Chuck Norris en combat, même s'ils sont potes (un type a osé poser la question) ;

- qu'il a fait un effort particulier pour se démarquer de Bruce Lee. Sur ce coup là il a été particulièrement visionnaire : les imitateurs du petit dragon (Bruce Le, Bruce Li, Drangon Lee, etc...) ne survivant que dans la mémoire de cinéphiles louches...

J'ai d'ailleurs hésiter à lui demander s'il y avait un film dont il avait honte dans son parcours (et si oui, où le trouver), mais l'ambiance hagiographique ne s'y prêtait pas trop. Cependant, j'ai peut-être eu un élément de réponse lorsqu'il a expliqué que les différents Rush Hour étaient certes des succès internationaux, mais que personnellement, il ne comprenait rien aux blagues.


Par ailleurs, une bonne partie de son intervention a évoqué son travail de philanthropie, qui semble réellement impressionnant. L'homme possède en effet un charisme certain, et tout le temps qu'il passe hors des plateaux de tournage semble être consacré à lever des fonds et à construire des écoles en Chine. Je garde de son passage une impression mitigée : très généreux et plein d'humour, l'étendue de son patriotisme impressionne et surprend vu d'un oeil non chinois.

Enfin, hier pour terminer en beauté, j'ai assisté à la finale de l'Eurovision au Green Bar. On pouvait aisément différencier les élèves venant de pays participants ou non, selon qu'ils étaient atterrés ou au contraire convaincus de vivre une expérience unique. Pour ceux qui n'auraient pas vu la chose, voici le clip du participant français. La soirée s'est poursuivi par un bop "around the world", comprenant des musiques du monde entier, y compris la BO de Dhoom 2, film d'action aussi déjanté qu'indien que j'ai eu l'occasion de regarder il y a peu. J'ai essayé de danser comme dans la vidéo, mais c'est pas évident.

mercredi 14 mai 2008

かしら かしら、 ごぞんじ かしら ?

Il existe une tradition à Oxford, qui veut que l'on fixe un oeillet sur sa tenue lorsque l'on passe des examens. Chaque jour l'oeillet est d'une couleur différente : blanc le premier jour, rose le second, et rouge le troisième et dernier. Cela symboliserait le sang perdu par les étudiants au cours de l'épreuve.

Des vampires dans mon jardin !

Il y a deux ans - ou était-ce trois ? - un étudiant passant un examen à Oxford est arrivé en short à l'épreuve. Un surveillant désirant lui refuser l'accès de la salle à cause de l'infraction au règlement de l'Université, l'étudiant aurait répondu sans se démonter que s'il était exclu, tous ses camarades l'étaient aussi : aucun d'entre eux n'avait amené son épée, ce qu'ils étaient tenu de faire selon une règle désuète mais non abrogée. Le surveillant aurait été obligé de le laisser entrer avec son short. Un autre étudiant (mais si je vous assure que c'est vrai, c'était l'ami d'un ami), apportant avec lui une épée, aurait obtenu de se faire servir une bière - ou un repas chaud - en plein milieu d'une épreuve, arguant d'une autre règle de ce genre. Les histoires d'étudiant, au fond, c'est comme les histoires de bidasses.

Apportez moi ma Guiness maintenant !

En anglais, fer à repasser se dit iron, mais se prononce "aïe-eun". Ayant utilisé l'objet il y a peu, j'ai découvert quelque chose de terrifiant : je suis le seul résident de Green College à emprunter les fers à repasser de la loge. Pourtant, les vêtements des autres sont impeccables ? Je ne vois que deux explications : soit ils jettent leurs vêtements une fois qu'il les ont portés, soit ils se les peignent directement sur le corps. Aucune des deux propositions ne me rassure vraiment.

Tremblez devant aïe-eun man !

La bonne nouvelle, c'est que le blog est reparti, et que sauf si je vous préviens à l'avance, je rajouterai au moins un message toutes les semaines. La mauvaise nouvelle, c'est que je risque de faire plus de messages expérimentaux et comme celui-ci. Mais peut-être vous en apprennent-ils
autant - voire plus - sur ma vie que des messages plus classiques...