dimanche 29 juin 2008

I'm the Pretty Prince of Parties

Une photo avec mes camarades présentes au bal. Oui, je suis plutôt bien entouré (bis).

Soirée de fête hier soir, puisqu'avait lieu le Stargazers' Ball à Green College. J'avais le choix : soit j'y allais, soit j'étais enfermé dans ma chambre ou hors du college entre 8 : 00 p.m. et 3 : 00 a.m. Après beaucoup d'hésitations, j'ai finalement décidé d'y aller : après tout, ça serait peut-être la dernière soirée étudiante de ma vie.

Le plan de l'évènement, que je ne me suis hélas pas fait tatouer sur le torse. Ceci dit, j'ai quand même pu m'y retrouver.

Quand je dis bal, vous pensez peut-être chandelier, valses et dîner avec des couverts en argent. En réalité, il s'agissait plutôt d'une soirée étudiante avec un peu plus de tenue toutefois que ce que j'ai pu connaître par le passé : une sorte juste milieu réussi entre un gala et une soirée de prestige.
"Bond. James Bond".

Même l'engin bizarre dans le jardin a respecté le dress code.

La soirée comportait plusieurs animations : un cracheur de feu/jongleur adroit, une diseuse de bonne aventure, quelques élèves jouant de la musique, un tribute band de Bob Marley, et mes deux préférés, une grande roue et une fontaine de chocolat.
Ma première fontaine de chocolat !

La grande roue. Deux degrés de rotation. Les gens dedans hurlaient, c'était comme un appel irrésistible...

Si la soirée n'était pas donnée, l'avantage était que toutes les consommations étaient gratuites. Les organisateurs avaient fait appel à des adresses que je connais bien (et vous aussi lecteurs fidèles) : au début circulaient des plateaux à sushi d'Edamame, puis s'est ouvert un stand de cuisine chinoise venue du Wok & Roll. Ailleurs, on distribuait des glaces de chez G&D's ou des beignets Krispy Kreme. Une initiative particulièrement sympathique a été d'ouvrir les portes au van d'Ali, le fournisseur officiel de kebab du college.

Que feriez vous pour un donut de plus ?

Le gros risque dans ce genre de soirée un peu longue (7 heures) c'est la lassitude. Heureusement, j'ai pu y échapper tout en réalisant presque l'un de mes dix plus grands rêves. En effet, dans le cadre du bal, un certain nombre de films en rapport avec les étoiles étaient diffusés dans le lecture theatre du college. M'y rendant par hasard au bon moment, j'ai pu assister à la quasi totalité d'un film tout seul dans la salle ! De temps à autres, quelques personnes arrivaient, mais repartaient assez vite, ne voulant pas prendre le film en cours ou voulant profiter de la soirée.

Au fait, le film que j'ai vu, c'était Spaceballs (1987), de Mel Brooks. Un film qui m'a confirmé dans l'idée qu'à l'époque existait un art de la parodie vraiment drôle qui s'est perdu depuis.

Après ces 90 minutes de pause (et de rire) j'ai pu remonter à la surface et finir tranquillement la nuit, me baladant d'espace calme en dancefloor. Au final, j'ai passé une soirée vraiment réussie, et qui en plus m'a confirmé dans l'idée que je dois trouver un travail qui rapporte assez pour pouvoir m'offrir ma salle de cinéma personnelle et y regarder plein de films tout seul.

lundi 23 juin 2008

Battel Royale


Voici une petite anecdote glanée au Musée d'Oxford où je suis passé en coup de vent hier. En 1355, deux étudiants de l'Université ont refusé de payer leurs bières une fois de trop. L'émeute qui s'en est ensuivie opposant mes prédécesseurs aux habitants de la ville excédés s'est étalée sur deux jours et a fait une centaine de morts, dont 63 étudiants. J'en retiendrai deux choses :
1) l'alcool, c'est dangereux ;
2) j'ai intérêt à payer mes battels au plus vite.

Addendum : battels est un terme technique propre à Oxford, désignant mon crédit auprès du college. Des battels sont débités mon loyer, l'addition des éventuels dîners auxquels j'ai pris part, la location d'une chambre pour un invité, la location d'un costume...

dimanche 15 juin 2008

Trinidad y barcarola

Mercredi dernier, je suis allé visité Trinity college à l'invitation de Sam, collègue de master et rameur émérite. J'ai donc dîner là-bas, ce qui a été l'occasion de manger de la cuisine anglaise typique, comme vous pouvez le constater sur les photos suivantes.

"Taco taco tacos, délicieux tacos..."

A Oxford, qu'un dîner formel ait une thématique mexicaine, indienne ou suédoise, le dessert est toujours une part de cheesecake.

Après ce repas sympathique, nous nous sommes promenés dans l'enceinte du college.

Le bar, au sous-sol. Comme dans beaucoup de colleges fondés au Moyen-Âge ou à la Renaissance, il a un côté "taverne de début de quête" très agréable.

Apparemment il s'agirait de la salle d'attente de l'infirmerie. Curieux...

Moi dans la chapelle, en train de faire ce truc flippant avec mes lunettes. Le plafond était orné d'une belle fresque, mais hélas j'ai été incapable de la prendre en photo correctement.

Des roses. J'imagine que la structure sera plus jolie dans quelques années.

Plusieurs époques se retrouvent juxtaposées : ainsi, une même cour est entourée d'un bâtiment relativement ancien...

... d'une bibliothèque construite en 1928...
... et d'un bâtiment, disons plus moderne.

Samedi, j'ai enfin eu l'occasion d'aller jouer au gondolier sur la rivière. ici ça s'appelle du punting, et c'est une activité estivale très prisée par les étudiants et les amoureux qui veulent passer un peu de temps tranquilles sur une rivière. La location est gratuite si l'on passe par un college pour réserver. Ayant loué deux embarcations, Sam, Shibani, Jonathan et moi nous sommes relayés chacun dirigeant et faisant avancer le bateau avec une perche, ou au contraire lézardant au Soleil. Si la prise en main a été plutôt difficile (pas pour Jonathan, qui s'y connait bien, et un peu moins pour Sam, qui en temps que rameur, a le pied aquatique), nous avons rapidement progressé dans l'art de faire avancer notre bateau à peu près droit.

Mon Dieu, une meute de canards sauvages ! ILS FONCENT DROIT SUR NOUS !

"Oooh, My ding ding dong..."

Sous un pont. Dommage que le type qui a écrit ça soit parti se pinter, il était à deux doigts de découvrir un truc fondamental.

"Par le pouvoir de Greyskull !"

Quelques pirates. On en a croisé pas mal sur le chemin.

Impérial, Jonathan part ranger son punt dans l'embarcadère de Wolfson College (le truc derrière qui ressemble beaucoup à Centrale)

Sans légende

Les joyeux navigateurs : Sam, Shibani et l'auteur.

Résultat des courses, des coups de Soleil plein les bras, mais aucun regret : ça m'a fait un peu d'exercice physique, et une bonne après-midi.

dimanche 8 juin 2008

Stranger in the mirror

Qu'en pensez vous ?

Dans Moonraker, de Ian Fleming, l'infâme Hugo Drax capture James Bond et lui impose le classique monologue mégalomane du méchant d'histoire d'espionnage. Au cours dudit monologue, il explique que la meilleure façon pour un criminel de passer inaperçu, c'est simultanément de se raser la tête et de se faire pousser une moustache. Mardi dernier, après six mois de laisser-aller capillaire, j'ai voulu tester cette théorie. Pour l'instant, j'ai des retours plutôt positifs : les gens ne me reconnaissent plus dans la rue, puis disent que j'ai eu raison de laisser tomber la coupe afro, parce que c'est plus à la mode (et c'est bien dommage, d'ailleurs).

Je suis allé déjeuner Jeudi dernier avec un éventuel nouveau directeur de master, en compagnie de quelques camarades. L'idée était de le mettre à l'aise, de discuter avec lui du contenu de l'année que nous venons de vivre, et de communiquer nos impressions sur lui aux personnes chargées de prendre une décision. A part çà, pas grand chose à dire cette semaine : Oxford se vide de plus en plus de têtes connues, alors on va dîner pour entretenir le contact avec ceux qui sont encore là, dans un printemps qui ne semble pas décidé à céder sa place...

dimanche 1 juin 2008

Theatre of passions

Message déconseillé aux moins de seize ans. A ma connaissance, tous mes lecteurs ont plus de seize ans, mais on ne sait jamais, et puis ce genre d'avertissement, c'est vendeur.

Cette semaine est sorti Sex and the city au cinéma, ce qui a probablement mis en joie au moins une personne que je connais. Plutôt que de me ruer dans une salle sombre pour aller voir la chose, j'ai préféré assister à une représentation de la version XIXème siècle de l'histoire, à savoir...


Pardon, Madame Austen...

Un résumé rapide : après la mort de leur père, deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood s'installent avec leur mère dans un cottage appartenant à un membre lointain de leur famille. Marianne (16 ans) est courtisée par le colonel Brandon, mais refuse ses avances car elle considère qu'il a déjà un pied dans la tombe - il a en effet 35 ans. Un jour, elle est sauvée d'un péril mortel - une entorse - par le beau, jeune et séduisant Willoughby dont elle tombe immédiatement amoureuse. Alors qu'elle passe de plus en plus de temps avec lui, la rumeur d'une demande en mariage enfle dans la petite société locale. Elinor, de son côté, est amoureuse de longue date d'Edward, un garçon brillant bien que peu à l'aise en société. Hélas, elle rencontre une certaine Lucy qui lui apprend qu'elle serait secrètement fiancée à Edward depuis quatre ans. Des lettres sont échangées, des jeunes femmes plongent dans l'affliction, un duel au fleuret a lieu et tout finit bien d'une certaine façon - j'en ai pas mal débattu avec quelques camarades venus voir la pièce.

Les acteurs/étudiants jouaient plutôt bien, et la pièce était plutôt agréable à suivre, même si un peu trop longue (plus de deux heures, avec un entracte au milieu) et manquant parfois d'action : je pense que deux ou trois ninjas et quelques explosions en plus n'auraient pas été de trop. Mais le tout valait également pour le cadre. En effet, la représentation avait lieu en plein air dans le fellow's garden de Magdalen College. Après plus de cinq minutes de marche dans un chemin de terre interminable, nous sommes arrivés dans lesdits jardins, où seul l'écho distant d'une sirène de police de temps à autre permettait de se rendre compte qu'on était encore en plein Oxford. Le décor naturel n'était complété que par cinq panneaux réversibles rectangulaires, représentant d'un côté un jardin anglais, et de l'autre, un intérieur douillet.

Un aperçu du jardin, qui peut se visiter gratuitement si vous m'avez sous la main.

Hier, servant de roue de secours à un ami ayant des conflits d'emploi du temps, je suis allé voir une autre pièce, intitulée Spring Awakening (soit l'éveil du printemps). Ecrite par Frank Wedekind en 1891, la pièce est nettement plus hard que Sense & Sensibility, dont les personnages avaient la décence de faire leurs petites affaires entre deux chapitres. D'où l'avertissement en début de message.

L'affiche : une forêt, une jeune fille en costume marin et un jeune garçon qui met du mascara. Ca ne peut que mal finir.

Allemagne, fin du XIXème siècle, dans une communauté plutôt prude. Wendla, 14 ans, refuse de porter une jupe plus longue comme le souhaiterait sa mère, qui se refuse à lui expliquer comment on fait les bébés. Melchior, 14 ans aussi, a décidé qu'il était athée, et tente d'expliquer à son ami Morritz les mystères de la sexualité dans un essay. Ce dernier n'arrive plus à se concentrer sur ses études tellement il est obnubilé par les femmes, se fait exclure de son école, mettre à la porte de chez lui, et se tire une balle dans la tête. Melchior, dont l'essay informatif a été découvert, est considéré comme responsable et envoyé en maison de redressement. Entre temps, Wendla est tombée enceinte de Melchior dans la forêt, et meurt lorsque sa mère décide de la faire avorter par un médecin véreux. Dans un final incompréhensible digne des meilleurs anime japonais, Melchior, désespéré, manque d'être entraîné dans la tombe par le fantôme zombi de Morritz avant d'être sauvé par un mystérieux homme masqué qui est peut-être Dieu, mais peut-être pas.

La pièce ne manquait pas de rythme, avec de nombreux passages comiques/ironiques, une réfléxion intéressante et virulente sur le passage à l'âge adulte et la découverte de la sexualité, qui reste même pertinente aujourd'hui. J'ai eu par moments un peu de mal à suivre mais c'est principalement parce qu'il faut que j'arrête de me coucher à quatre heures du matin tous les jours.

A noter qu'une version musicale de Spring Awakening existe. D'après Betsy, camarade de master, ça vaut son pesant de préservatifs durex.