mercredi 16 janvier 2008

Vous dansez, mademoiselle ?

Mon deuxième term à Oxford a commencé cette semaine, par le module sur l'énergie. Au programme, 4h30 de conférences par jour le nucléaire, les combustibles fossiles, les énergies renouvelables, la construction automobile, l'isolation thermique, l'aviation... avec à chaque fois un plein complet d'information. Heureusement, je peux recharger mes batteries grâce à une forme d'énergie renouvelable très concentrée connue sous le nom de double expresso sans sucre et sans lait.

Hier, pour accorder une petite pause à mon esprit intoxiqué à la caféine, j'ai visionné en compagnie de quelques membres de la société japonaise d'Oxford un film appelé Shall we ダンス ? (lisez Shall we dance ?). Le titre vous dit peut-être quelque chose, puisque ledit film a fait l'objet d'un remake hollywoodien récent avec Richard Gere et Jennifer Lopez. Si l'adaptation, que je n'ai pas vue, a plutôt déplu à la critique, l'original quant à lui est considéré comme un très bon film, ce qui se confirme après visonnage.
En même temps, remplacer le héros, salaryman ordinaire, par un vieux beau, et l'héroine, danseuse froide et hautaine, par Jennifer Lopez, ça frise le non-sens traductif, non ?

Les lecteurs attentifs se souviendront peut-être qu'Udon, évoqué par le passé dans cette colonne, était encadré par des citations de Kant et de Goethe. Apparemment, les cinéastes japonais aiment bien les auteurs occidentaux, puisque cette fois c'est fois, c'est le Barde immortel de Stratford-sur-Avon qui ouvre le bal, avec cette citation tirée d'un de ses poèmes : "Bid me discourse, I will enchant thine ear" ("Donne moi la parole, et je ravirai ton ouie", ou quelque chose comme ça).

Le film raconte donc l'histoire d'un employé de bureau, marié, une fille, propriétaire de sa maison depuis peu. Tous les soirs en rentrant de son bureau, il aperçoit une femme à la fenêtre d'un bâtiment qui s'avère être professeure dans un cours de danse de salon. Un jour il se décide à devenir élève de ce cours mais en cachette, parce que le fox-trot et la polka, c'est hautement suspect au Japon. Alors que sa femme se sent de plus en plus abandonnée, notre héros, en compagnie d'autres danseurs improbables, semble enfin trouver la pointe de fantaisie qui manquait à sa vie. Saura-t-il rendre le sourire à son énigmatique professeure ?
Sais-tu danser la cariocca ?

Si le remake n'a pas convaincu, c'est peut-être parce que l'original est intransposable tant il est japonais. Cela marque fortement les relations entre les personnages : ainsi, la femme du héros fait appel à un détective privé pour savoir ce qu'il fait le mercredi soir parce qu'elle n'ose pas lui demander directement, puis même lorsqu'elle apprend qu'il s'agit d'un passe-temps innocent, se refuse à lui en parler. Les danseurs prennent moultes précautions pour se rendre au cours parce que si un collègue les voyaient, ils seraient immédiatement considérés comme pervers, ou pire, comme ridicules, ce qui ne pardonne pas. Mais le film est aussi une comédie, grâce notamment au sidekick complètement psychopathe que vous pouvez apercevoir à droite de l'image suivante.
Oui, il porte une perruque, des vêtements bouffants, et il danse la rumba en faisant des grimaces pas possibles. Et quand il ne danse pas, il est encore plus terrifiant...

Si le perruqué et quelques autres en font des tonnes (sans que ça devienne pénible), les acteurs principaux sont des modèles de retenue et de subtilité. Vous l'aurez compris, je vous recommande ce film, quand bien même il est probablement introuvable en France. Peut-être juste parce qu'à la fin j'étais un peu plus heureux, et que je dansais dans la rue en répétant "Un, deux, trois, un, deux trois...".

7 commentaires:

Anonyme a dit…

On vient de recevoir à la maison un bon pour retirer un frac, un col cassé, une chemise blanche et des chaussures vernies garanties super souples au nom de Jibi. Il y en a pour 899 $ avec une remise de 15% pour les immatriculés sur Facebook.

Est-ce normal ?

Momo a dit…

Petite analyse du blog : trois premiers titres en francais, puis tous les titres d'articles en anglais. Et maintenant, retour au francais... Est-ce ue ca veut dire quelquechose ?
Et sinon, je suis sur d'avoir croise quelqu'un qui avait la tete du side-kick tous les jours l'an dernier au 3E, mais j'arrives pas a savoir qui ca pouvait bien etre.

Jibi a dit…

@ Jacob : je comprends enfin ce qui te pousse à utiliser un pseudonyme. Mais à mon avis, la NSA dispose aussi d'un moyen de décrypter les anagrammes...

@ Romain : pour les titres, c'est un peu comme les chapitres de Bleach. En général, c'est de l'anglais (pas très correct), mais de temps en temps, c'est dans la langue de l'auteur.

Anonyme a dit…

@ Jibi : tu me conseilles donc de ne pas dire sur ton blog que l'anagramme est tronqué, ça pourrait peut-être les mettre sur la voie ?

Harl a dit…

@Jacob & JB: Ca n'a d'importance que pour ceux qui n'ont toujours pas trouvé, non ?

Et accessoirement, d'ici cette semaine ou la suivante, on a enfin la fin de Y The Last Man ! Yes !

Momo a dit…

Pour le coup, je penses que je vais vraiment devoir attendre mon retour pour pouvoir le lire.
S'l te plait, Nico, a l'avenir, evite ce genre de rappel douloureux. Et JB, si tu veux retrouver Sons of Empire, prepare moi le dernier tome de Y the last man pour le 15 avril...

Remz a dit…

Euh, un peu en retard mais c'est juste pour dire que je l'ai vu le remake de Shall We Dance (oui bon c'était dans un bus en Argentine, le trajet durait 17 heures et mon voisin était un thésard en théologie... enfin bref je passe les détails)

Il est effectivement catastrophique mais je crois que le coup du détective privé y est ainsi qu'un magnifique concours de dance à la fin.