dimanche 1 juin 2008

Theatre of passions

Message déconseillé aux moins de seize ans. A ma connaissance, tous mes lecteurs ont plus de seize ans, mais on ne sait jamais, et puis ce genre d'avertissement, c'est vendeur.

Cette semaine est sorti Sex and the city au cinéma, ce qui a probablement mis en joie au moins une personne que je connais. Plutôt que de me ruer dans une salle sombre pour aller voir la chose, j'ai préféré assister à une représentation de la version XIXème siècle de l'histoire, à savoir...


Pardon, Madame Austen...

Un résumé rapide : après la mort de leur père, deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood s'installent avec leur mère dans un cottage appartenant à un membre lointain de leur famille. Marianne (16 ans) est courtisée par le colonel Brandon, mais refuse ses avances car elle considère qu'il a déjà un pied dans la tombe - il a en effet 35 ans. Un jour, elle est sauvée d'un péril mortel - une entorse - par le beau, jeune et séduisant Willoughby dont elle tombe immédiatement amoureuse. Alors qu'elle passe de plus en plus de temps avec lui, la rumeur d'une demande en mariage enfle dans la petite société locale. Elinor, de son côté, est amoureuse de longue date d'Edward, un garçon brillant bien que peu à l'aise en société. Hélas, elle rencontre une certaine Lucy qui lui apprend qu'elle serait secrètement fiancée à Edward depuis quatre ans. Des lettres sont échangées, des jeunes femmes plongent dans l'affliction, un duel au fleuret a lieu et tout finit bien d'une certaine façon - j'en ai pas mal débattu avec quelques camarades venus voir la pièce.

Les acteurs/étudiants jouaient plutôt bien, et la pièce était plutôt agréable à suivre, même si un peu trop longue (plus de deux heures, avec un entracte au milieu) et manquant parfois d'action : je pense que deux ou trois ninjas et quelques explosions en plus n'auraient pas été de trop. Mais le tout valait également pour le cadre. En effet, la représentation avait lieu en plein air dans le fellow's garden de Magdalen College. Après plus de cinq minutes de marche dans un chemin de terre interminable, nous sommes arrivés dans lesdits jardins, où seul l'écho distant d'une sirène de police de temps à autre permettait de se rendre compte qu'on était encore en plein Oxford. Le décor naturel n'était complété que par cinq panneaux réversibles rectangulaires, représentant d'un côté un jardin anglais, et de l'autre, un intérieur douillet.

Un aperçu du jardin, qui peut se visiter gratuitement si vous m'avez sous la main.

Hier, servant de roue de secours à un ami ayant des conflits d'emploi du temps, je suis allé voir une autre pièce, intitulée Spring Awakening (soit l'éveil du printemps). Ecrite par Frank Wedekind en 1891, la pièce est nettement plus hard que Sense & Sensibility, dont les personnages avaient la décence de faire leurs petites affaires entre deux chapitres. D'où l'avertissement en début de message.

L'affiche : une forêt, une jeune fille en costume marin et un jeune garçon qui met du mascara. Ca ne peut que mal finir.

Allemagne, fin du XIXème siècle, dans une communauté plutôt prude. Wendla, 14 ans, refuse de porter une jupe plus longue comme le souhaiterait sa mère, qui se refuse à lui expliquer comment on fait les bébés. Melchior, 14 ans aussi, a décidé qu'il était athée, et tente d'expliquer à son ami Morritz les mystères de la sexualité dans un essay. Ce dernier n'arrive plus à se concentrer sur ses études tellement il est obnubilé par les femmes, se fait exclure de son école, mettre à la porte de chez lui, et se tire une balle dans la tête. Melchior, dont l'essay informatif a été découvert, est considéré comme responsable et envoyé en maison de redressement. Entre temps, Wendla est tombée enceinte de Melchior dans la forêt, et meurt lorsque sa mère décide de la faire avorter par un médecin véreux. Dans un final incompréhensible digne des meilleurs anime japonais, Melchior, désespéré, manque d'être entraîné dans la tombe par le fantôme zombi de Morritz avant d'être sauvé par un mystérieux homme masqué qui est peut-être Dieu, mais peut-être pas.

La pièce ne manquait pas de rythme, avec de nombreux passages comiques/ironiques, une réfléxion intéressante et virulente sur le passage à l'âge adulte et la découverte de la sexualité, qui reste même pertinente aujourd'hui. J'ai eu par moments un peu de mal à suivre mais c'est principalement parce qu'il faut que j'arrête de me coucher à quatre heures du matin tous les jours.

A noter qu'une version musicale de Spring Awakening existe. D'après Betsy, camarade de master, ça vaut son pesant de préservatifs durex.

4 commentaires:

Francois a dit…

Ca a l'air un peu olé olé dis donc !

Jibi a dit…

C'était plus que ça... J'ai donné un résumé un peu édulcoré de "spring awakening", où je passe sous silence les scènes de paluchage d'une demi-heure accompagnées de monologues exprimant la déchéance. En effet le blog doit rester grand public. Par contre, les commentaires, non.

T'étais sur le blog à 4 heures du matin ?

Azdan a dit…

ouais enfin si on lit bien toi t'étais en train de lire les commentaires à 5h30 donc c'est pas tellement mieux.
j'passais juste dire coucou que j'suis pas mort et tout mais sans vouloir raconter ma vie dans tes posts j'suis en plein dans mes putains d'exams que j'ai commencé à réviser y a deux jours et donc msn me semble assez superflu.
la bonne nouvelle c'est qu'c'est bientôt fini.
Sinon tu vas nous raconter tous les détails olé olé ou tu viens déjà d'en faire la liste complète ?
à benchtôt

Jibi a dit…

Ouaip. Doit y avoir un problème avec l'horloge du blog. Pour les examens, je savais pas quand tu les terminais, d'où mes vagues tentatives msn... Sumimasen. Pour les détails olé olé, on verra hors du blog !