lundi 4 février 2008

A life more ordinary

Un master à Oxford, ça n'est pas seulement une suite de voyages d'études, malgré l'impression que vous pouvez en avoir à la lecture de ce blog. C'est aussi souvent des semaines où l'on assiste à une conférence par jour, complétée ou non par des lectures à côté. Voici donc le récit d'une semaine normale à Oxford.

Lundi : conférence sur ce qu'est une étude de cas. C'est la première d'une série de cinq censées nous former aux diverses méthodes d'études qui pourraient nous être utile pour notre minithèse. Ce fut l'occasion de se rendre compte que les sciences sociales, ca peut être très compliqué pour un ingénieur polyplurimultidisciplinaire à tendance généraliste de groupe sanguin A. Le soir, je suis allé diner au Noodle Bar en compagnie de quelques camarades pour fêter l'anniversaire de l'un d'entre eux.
Au noodle bar, on trouve de la nourriture vaguement chinoise, mais définitivement goutûe, et pour pas trop cher. Un luxe, ici.

La soirée s'est terminé au Grand Café, exemple impressionnant de publicité mensongère : l'endroit semble surtout grand à cause de deux énormes miroirs sur les murs.

Mardi : conférence sur la désertification, donnée par un individu précis et théatral qui s'est présenté comme un des fondateurs du département. En tout cas, il maitrisait son sujet.

Mercredi : introduction à l'écologie. Cette fois, c'était un cours sympa pour un ingénieur, avec des logarithmes partout et qui m'a rappelé l'option que j'avais choisie au premier term - Conservation & Biodiversity. Le soir, j'ai visionné Kantoku Banzai ("Longue vie au réalisateur"), le dernier film en date de Takeshi Kitano avec la Japanese society. Et je n'ai pas été déçu.

Mon autre idole.

On m'avait annoncé un film aussi dément que Takeshis, son précédent opus dont au moins deux de mes lecteurs se rappellent avec émotion. Je crois pouvoir affirmer que Kitano est allé encore plus loin dans le n'importe quoi. Le scénario est simple : après l'échec de son dernier film, Takeshi Kitano (dans son propre rôle) cherche une idée. Dans la première moitié du film, il va successivement mettre à mal tous les genres classiques du cinéma japonais, du film d'horreur au chambara (film de samurai) en passant par la comédie romantique ou le drame du quotidien. Dans la deuxième moitié, il se décide finalement pour un film de science-fiction. C'est là que la chose devient indescriptible : il faut le voir pour le croire.
Les deux acteurs principaux du film : Takeshi et sa doublure en plastique moulé
Les deux héroïnes du film dans le film. Leur look est paradoxalement ce qu'il y a de moins bizarre chez elles.
Je renonce à expliquer cette image, mon cerveau ayant déclaré forfait.

Tout ça paraît complètement débile, mais en fait c'est très drôle, introspectif, et ça a été officiellement présenté à la Mostra de Venise.

Jeudi : méthodes d'évaluation des écosystèmes. Un autre cours "engineer-friendly".

Vendredi : atelier autour des relations entre science et média. Cet atelier est peut-être le meilleur parmi ceux auquels j'ai assisté depuis le début de l'année. Nous avons en effet bénéficié, en plus de deux encadrants doués, de la présence de trois hommes venus du monde des média : un producteur de télévision, un éditeur de la BBC, et un incroyable journaliste scientifique, venant lui aussi du groupe de media publiques britannique, qui nous a offert une rétrospective hilarante de sa carrière.

Samedi : marathon animation japonaise sur grand écran, sous le prétexte fallacieux suivant :"les douze prochains épisodes d'Utena sont géniaux, mais ne font pas avancer l'histoire alors on va les regarder tous d'un coup".

Histoire de couper court aux persifflages des fans de Tintin, non ils n'ont pas tous la même tête...


Le soir, j'ai partagé un repas philippin avec quelques amies. Je connais quatre individus qui ont dû se régaler pendant deux mois, parce que c'était délicieux. Nous avons ensuite visionné un film d'Akira Kurosawa, maître reconnu du cinéma japonais (décidément). C'était une comédie en noir et blanc, où l'on aurait remplacé Lino Ventura par un samurai. C'était la première fois que je visionnais un film de Kurosawa, et, ma foi, je recommencerai autant de fois que je le peux.

Dimanche : on termine la semaine en beauté avec une projection du Rocky Horror Picture Show en ville. Nous n'étions que dix dans la salle, et nous n'avions pas le droit de lancer du riz ou de l'eau. Ca m'a quand même permis de réviser, parce que malheureusement, je ne connais pas encore le film par coeur. Par contre, les chansons, si. C'est grave, docteur ?
Let there be lips.

En fait, avec le recul, ça n'avait absolument rien d'une semaine ordinaire. Ca sera pour une prochaine fois. Peut-être.

6 commentaires:

Momo a dit…

c'est vrai, ils ont pas la même tête, y a les cheveux qui sont complètement différents...
Et c'est triste un Rocky sans riz ni eau... Il y avait une animation de qualité au moins pour compenser ?

Remz a dit…

1) Je proteste, je trouve qu'ils ont (si on excepte les couleurs de cheuveux d'un gout dicutable et la couleur de peau) une tête triangulaire avec des yeux immenses.

Sinon la bouffe philippine ca peut surement etre très bon mais quand tu manges dans les cantines, l'adobo (je suppose que tu en as mangé, c'est le plat national) n'a pas le même gout...et il est froid aussi.

Harl a dit…

Bah effectivement, un poil décevant le Rocky, dommage.

Après, Utena, j'ai un préjugé très négatif dessus : en clair : "C'est pas trop de la merde comme série ?"

Et "Kantoku Banzai", on en a déjà parlé, je le veux. Pour Kurosawa, ouais, je suis d'accord, c'est bien. J'en ai pas vu assez à mon goût par contre.

Jibi a dit…

@ Romain : non, le Rocky, c'était le minimum syndical. Juste quelques personnes qui disaient "asshole" lorsqu'on mentionnait Brad et "slut" quand c'était Janet. Mais de toute façon, à l'anglo saxonne, ce sont souvent les gens dans la salle qui répondent à l'écran, en théorie.

@ Harl : non, Utena c'est génial. La série déconstruit les canons de la magical girl, met en scène ton sosie mais avec des cheveux rouges, et part très fréquemment dans des tangentes complètement surréalistes.

nicolas a dit…

hey hey, here I am, je commence par le post consacré au cinéma, tu ne m'en voudras pas? le kitano a l'air un peu, en effet... bon, on verra. et c'est lequel, le kurosawa comique rempli de lino ventura nippons? (je suis pas sûr d'être fou fou de kurosawa. ran ou kagemusha, ç'a une force épique indéniable ceci dit)
(et j'ai tout de même lu les autres posts aussi, et j'aime beaucoup ton style et, par principe, les vannes sur les burton. voili, tu peux me considérer comme un fidèle lecteur, à présent)

nicolas a dit…

ah, et aussi : j'ai écouté swinging nippon forever sur youtube, ouh là... je préfère encore le british déhanché de hugh. (de toute façon tout ça n'est plus d'actualité, je suis complètement guéri)